Arrivé à l'Elysée-Montmartre trois quarts d'heure avant l'ouverture des portes, je constate avec étonnement qu'une foule impressionnante est déjà rassemblée sur le trottoir devant la salle. Les gens semblent bien "chauds", ils hurlent et acclament dès qu'une lumière s'allume à l'intérieur, ou dès que quelqu'un semble s'approcher pour ouvrir les portes. Il fait froid, le vent est glacé, mais rien n'entame l'enthousiasme des fans. Ils se mettent même à chanter en choeur "Il était un petit navire"! Toutes ces clameurs attisent la curiosité des passants, ou bien en effraie d'autres. De nombreuses fois on m'a demandé de quoi il s'agissait. "Concert heavy metal" leur répondai-je. J'ai eu toute sorte de réactions en guise de réponse. Des "waouw, impressionnants", ou encore des "ah, c'est pas du tout pour moi"...
Peut-être est-ce parce qu'on est samedi soir et que les gens peuvent plus facilement se déplacer, en tous cas l'Elysée-Montmartre affiche complet. Beaucoup de jeunes, pas mal de filles aussi. Les portes ouvrent enfin, on peut maintenant attendre au chaud. J'aperçois deux ou trois têtes connues, c'est dingue comme on voit toujours les mêmes, lol!
La première partie est assurée par le groupe Finlandais
Turisas. Turisas, pour ceux qui ne connaitraient pas encore, c'est une bande de vikings complètement barrés, des guerriers fous de batailles. Jamais le pagan métal n'a eu autant de sens. Leur musique est puissante, festive et dansante. L'utilisation d'un violon et d'un accordéon peut rappeler certains groupes d'un style assez proche tels que Ensiferum, Korpiklaani ou Finntroll (la Finlande regorge de pagan!!). Les musiciens entrent en scène sous une véritable ovation du public. Le groupe était très attendu ce soir-là, et beaucoup étaient venus spécialement pour eux. Habillés en cuir et en peaux de bêtes, le visage maquillé en rouge et noir, les Finlandais investissent les planches et entament leur set sur les chapeaux de roue, avec un titre qui est désormais devenu un hymne : "Battle Metal". Mathias au chant fait figure de proue au sein de ce groupe. Il fait preuve d'un charisme incroyable, et sa voix peut à la fois être claire, ou râpeuse et écorchée. Tous les autres musiciens disposent d'un micro pour les choeurs. La charmante accordéoniste est impressionnante, elle manie son instrument avec une dextérité ahurissante. Le groupe dégage une immense énergie, transmise sans peine au public, qui jumpe, et qui lance quelques pogos. L'ambiance est à la fête, une fête guerrière. Mathias fait les éloges d'une bière de marque Carrefour, en évoquant que les bières qu'il a bu en Belgique étaient pires
Turisas, aussi bons soient leurs albums, est un groupe à voir en live. Vraiment impressionnants. Le public a également impressionné le groupe lui-même, qui apparemment n'a pas vu une telle ambiance depuis le début de leur tournée. Le set incluera évidemment la reprise disco (revue et corrigée à la sauce païenne) de Boney M "Rasputin" pour faire danser tout le monde, ainsi que des titres tels que "The Messenger", "One More", etc.
Excellent concert, musicalement comme visuellement. Il ne manquait que les flammes!
Cette musique puissante et guerrière donne envie de lever le poing, de crier et de partir donner l'assaut sur le champ de bataille, lol
Après ces 45 minutes de show intense, on s'accorde une pause le temps que les techniciens installe la scène de Dragonforce.
Dragonforce:J'ai du rater un épisode, car la dernière fois que je les ai vus, c'était à lyon, sur la petite scène du Transbordeur... Et là, ils remplissent l'Elysée-Montmartre... J'avoue ne pas avoir suivi toute leur actualité, mais leur dernier album, "Ultra Beatdown", a du être un sacré carton. J'attends de voir s'ils ont toujours la même fougue d'antant.
Les lumières s'éteignent, mais personne n'apparait sur scène. Le public s'impatiente, et réclame le nom du groupe en criant à l'unisson. Quelques petits plaisantins crie des noms... hmm... "inappropriés" comme "Lorie" ou "Priscilla". Mais dès qu'un d'eux hurle "Tokio Hoteeeeel", c'est l'émeute
C'est un pogo qui se lance, sans musique, et dans le noir. Une ambiance vraiment bonne enfant, j'aime!!
Enfin, sur une intro électro saturée, les Allemands de Dragonforce entrent en scène. Ils débutent d'entrée de jeu leur set avec "Cry for Eternity" extrait de leur précédent album "Inhuman Rampage". Un morceau ultra rapide et diaboliquement technique. Ce sera d'ailleurs le thème de ce soir, une grande leçon de speed donnée par les maîtres en la matière. Les deux guitaristes s'en donnent à coeur joie, alternant entre les rôles de soliste et de rythmique. Le grand (au propre comme au figuré!) Herman Li et ses doigts en or nous fait preuve de ses talents, à une vitesse hors du commun. Ce mec-là a du être modifié génétiquement pour obtenir un écartement de doigts inimaginable, il arrive à sortir de son instrument des suites de notes complètement improbables... Les autres musiciens sont du même acabit, le claviériste notamment qui va à une vitesse folle, même avec son clavier portable fluo. Il semblerait même que le chanteur à la voix heavy ne soit plus la "vedette" du groupe comme c'est souvent le cas. Les regards se posent sur les musicos absolument phénoménaux, qui vont et viennent d'un bout à l'autre de la scène, sautent, dansent, font des grimaces, à l'image de Sam le deuxième guitariste. Au milieu du show, Vadim le claviériste nous gratifie d'un solo, au début avec ses doigts magiques, puis avec son nez!! Un dingue. Netta Skog (l'accordéoniste de Turisas) viendra également jouer en duo avec lui. Absolument prodigieux. A celui qui jouera le plus vite.
Le public réagit bien, quelques pogos sont lancés au milieu de la fosse, et parfois des slammeurs me passaient au-dessus de la tête. En tous cas le show a été très bon, même si on aurait apprécié un peu plus de communication avec le public. On retrouve les quelques vannes habituelles que les musiciens se lancent entre eux (genre "t'as une petite quéquette", "toi t'as plus de cheveux"), qui font bien rire tout le monde.
Le quartet de musiciens (deux guitares, basse, clavier) se réunira en formation carrée pour jouer avec l'instrument du voisin, c'est toujours impressionnant.
Le show finira avec deux rappels, dont "My Spirit Will Go On".
C'est donc sur cette démonstration de rapidité que se terminera la soirée, pleine de bons souvenirs.